🦇 L’Ile-de-France organise ses deuxièmes rencontres chiroptérologiques ! 🦇

Comment étudier ce que l’on ne voit pas ? Comment écouter l’inaudible ?

Vivre une passion pour les Chauves-souris, c’est entrer en quête de l’invisible !

Ce samedi 26 octobre 2024, la Halle Pajol accueillait la deuxième rencontre autour des Chauves-souris en Île-de-France. Après Orsay, il y a deux ans, cette Halle Parisienne (qui a souvent accueillie des rassemblements de naturalistes) a vu aujourd’hui près de 180 personnes inscrites de tous azimuts venus se quérir en quête de l’invisible.

Car oui les Chauves-souris sont assez peu observables et les Chiroptèrologues réalisent perpétuellement des enquêtes avec tout un tas d’outils pour les étudier.

 C’est par cette introduction que Charlotte Giordano, Présidente d’Azimut 230 (association de protection et d’étude des Chauves-souris en Île-de-France) et Quentin Rouy (chiroptérologue professionnel au sein d’Alcathoe…comme le Murin) amène ce public mêlant professionnel·le·s, étudiant·e·s, bénévoles associatifs, débutant·e·s, curieux·euses à (re)découvrir cet animal fascinant.

 Cette journée s’annonce moins dense qu’il y a deux ans et pourtant bien complète. En commençant par Stéphane Lucet qui nous fait une chronologie historique autour du rapport que l’Humain a eu avec les Chauves-souris à travers le temps, les mythes, légendes et pratiques. Autant cette culture a pu apparaître comme très loin des enjeux actuels sur ces espèces de mammifères protégés, autant elle a servi de source d’inspiration technologique notamment dans l’innovation pour l’aviation.

 Le moment de comprendre le dessous des cartes est arrivé. Et c’est Quentin Rouy et Thomas Béthencourt (de l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du massif de Fontainebleau – ANVL) qui s’y collent pour faire saisir au public l’enjeu de l’Atlas de la Biodiversité Communal. Cette démarche, a engager en concertation avec les différentes communes du territoire, permet d’améliorer la connaissance sur la faune et la flore ainsi que les meilleurs moyens pour les protéger et les valoriser.

 Une transition toute trouvée auprès de Charlotte Giordano et Stéphane Lucet pour parler d’une particularité de ces Chauves-souris qui possèdent un cycle de vie spécifique, utilisant des endroits où les humain·e·s ne vont pas (sauf au travers de tendances sensationnalistes ou pour la science).

Encore des cartes, concernant ce coup-ci les gîtes de reproductions et d’hibernations, souvent dans des grottes (oui comme Batman), dans des carrières et anciennes champignonnières également.

 Changement d’ampleur, en adoptant un vis ma vie de Chauves-souris. Le dernier film de Tanguy Stoecklé (vu en avant-première aux rencontres 2024 à Bourges) s’intitulant À l’ombre de la lumière. Ces caméras infrarouges captant parfaitement la singularité du sujet en Suisse mais se retrouvant partout dans et autour des villes du monde entier.

 Poursuite logique avec les résultats d’un stage sur la Trame Noire présentés par Laura Coffigny et Nicolas Boudereaux (du Centre Permanent d’Initiatives à l’Environnement – CPIE des boucles de la Marne).

 Enfin dernière séance de cartes de distributions des Chiroptères que Charlotte Roemer (du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris) met en lien avec les données du programme de sciences participatives Vigie Chiro.

 Une pause s’impose et les discussions vont bon train entre deux plats.

 Reprise de la rencontre autour du sujet phare pour la digestion, à savoir la gestion du foncier et ses outils, relaté par Christophe Parisot (Directeur du Conservatoire d’Espaces Naturels d’Île-de-France).

 Puis, Amélie Collignon et Stéphane Lucet s’attardent sur les colonies de reproduction trouvées dans le Parc Naturel du Véxin Français. Démontrant comment le dialogue permanent entre professionnel·le·s aboutit à l’amélioration des méthodologies sur les comptages et suivis d’années en années (mais non, il n’y a pas plus de 100 bêtes ici).

 Vient le tour de la présentation de Laurent Tillon (agent à l’Office National des Forêts – ONF). Autant ce grand homme sait donner de la voix pour rameuter le public à rentrer en salle. Autant il sait se faire le transmetteur de poésie qui entourent les mystères de ces petites bêtes volantes, faisant développer de la passion chez un panel de chiroptérologues ayant un jour fait la rencontre avec cette souris chauve qui se suspend la tête en bas.

 Les rencontres chiroptérologiques permettent également de voyager. Parfois, pas très loin mais dans un autre monde, celui de cette faune bigarrée pas toujours reluisante du bois de Boulogne. Pourtant, Léo-Paul Jacob et Thibault Bazatolle (ayant la double casquette de bénévoles à la Ligue de Protection des Oiseaux – LPO ainsi qu’à Azimut 230) démontrent qu’il y a de la Chauve-souris dans ce bois de la région Ouest. Tout l’intérêt de prospecter dans des endroits peu visités alors qu’il y a beaucoup à apprendre. Cette initiative en appellera d’autres, donc soyez prêt·e·s à vous investir pour la suite.

 Voyage un jour, voyage toujours, bien plus loin que ce territoire Francilien. Ou comment des Chiroptérologues, des cinéastes et artistes graphiques décident ensemble de partir visiter 4 pays d’Afrique de l’Ouest à la recherche des Chauves-souris locales tout en nouant du lien avec les locaux. C’est le but de la mission Lavia que nous a présenté Marius Ruchon, Kiliann Heinrich et Thomas Noël de la Fédération des Blairoudeurs.

 Enfin, la journée s’achève par une rétrospective d’une initiative dynamisée par Florian Le Bail, à savoir l’organisation et l’animation d’ateliers de montage d’enregistreurs passifs et actifs. En effet, même si on ne voit que peu les Chauves-souris (en début de nuit essentiellement), nous pouvons savoir qu’elles sont à proximité en les entendant grâce à ces appareils. Ces derniers à prix accessibles, sont assemblés lors d’une journée tout en rencontrant d’autres passionné·e·s. De ce fait, ils serviront par la suite à l’amélioration de la connaissance en équipant de plus en plus de personnes intéressées par les Chauves-souris qui s’attèleront au sujet du traitement acoustique.

 Ces deuxièmes rencontres se sont terminées hors de la Halle Pajol…mais ceci est une autre histoire. À dans deux ans !